S’est tendu des pièges, la garce, tombée dedans à pieds joints, la chute, l’inévitable résolument.Sans filets un tremplin qui débouche sur le vide, te déroule sans vertige, écarte la sensation, la perspective, te rend à la page blanche.Tombe, se relève, observe les écorchures nacrées au hasard de la peau.En vain cherche le lien entre chacune, n’y trouve qu’un éboulis de pierres recouvertes de mousse, pas si douce.Aimerais bien s’en tenir là, rien de plus, ou plutôt moins.Tenter comme une phase d’auto-observation, un repli basé sur le strict minimum relationnel, parer au nécessaire, faire abstraction du reste.Recentre, cherche posture, dans l’entre-deux trouve branche, moitié debout moitié couchée s’accroche.Nonobstant la sensation instable voire pénible d’équilibre précaire, s’y trouve presque mieux.Du coup n’ose plus vraiment bouger, essaie juste de ne rien aggraver.Le 31 a coloré de rouge ses ongles courts, ce qui n’est pas habituel, et c’était comme une peinture de guerre, un incendie.Tu aurais du faire gaffe, penser à ça aussi, no memories, en post-it sur ton front l’oubli.Pas dormi dans la transition mais bon tu sais pourquoi.Le 1er, classique, a rompu t’a quitté, mais mal forcément puisque c’est bête à pleurer comme tes putains d’oeufs à la coq, prétexte.Trop ou pas assez cuits ne sais plus, mais pour moi c’était trop, briser coquille laisser en miettes, scrambled eggs.le 2 a justement laissé rouler quelques larmes, pas si profondes, fatiguée, exhausted, no more.Puis à force des vraies, comme une enfant perdue s’enfonce de son plein gré, dans la rue, le bus, le métro, la vie, toutes ces lignes.Ne veux ni les suivre ni les fuir.Dérive un peu, s’échappe, lâche prise, finit par s’en moquer, du regard, des autres.Le 3 fini les chocolats comme tout ce qui traînait de vivant alentour sans faillir ni vomir.Feins aujourd’hui d’ignorer les liens de causes à effets puisque les choses semblent s’enchaîner hors de toute logique, le seul dénominateur commun finalement c’est que tout ça ne ressemble à rien, que la tension déployée n’a ni sens ni réel impact, c’est fantasque, épuisant et désolant à la fois.Bref me retire du jeu, rien ne sert de courir si le but est obscur, se dérobe à la vue comme le sol sous nos pas.Restera donc vissée sur la ligne de départ, sans trembler, le doigt sur la gâchette, jusquà ce que mouvement réveille, dans un sens, dans un autre, dans l’attente d’un hypothétique feu vert.A ce jour aucune détonation, adrénaline année zéro, se souviens pourtant que numérologiquement parlant devais se trouver en année 1, propice.En finir avec les vieilles nostalgies qui lestent et plombent même sans couler, déterrer cette fucking mélancolie coincée dessous, sans trop savoir si l’idée est de couper ou de chercher racine.Décidément mal engagée, n’a vraisemblablement pas encore commencé l’année, repousse loin et emmerde tout système de résolutions, la vie, les gens, elle-même surtout.Ca l’arrange et suffit presque à rendre les choses vivables ou gaies si on anesthésie le trait.Néanmoins, obstinément, aveuglément, résiste.Ne désespère jamais, pas son genre, se garde une option, une ouverture, de vagues fantasmes d’aventures, mais refuse l’idée de projet, la pression associée.S’en remettre au hasard, au nouvel an chinois, au dragon, aux démons, aux merveilles, pourquoi pas, puisque la pluie efface tout comme le vent emporte et souffle.Reprendre l’entraînement, écrire, comme un sport sans combat.Se dire que la perte de sens est aussi un espace à prendre, quelque chose qui ranime, un début de flamme, même si les draps sont froissés et la lumière trop grise.
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J’aime beaucoup ce texte.