
Regarde la neige d’avril tomber, dégringoler,
les fines particules blanches
virevolter un moment,
avant de se crasher
en pluie sur le bitume.
Des plombes déjà que l’enchantement n’opère plus,
que le ciel tire la gueule.
Que tu guettes la moindre lueur, le moindre signe.
Ourlet de givre au bord des cils,
la paupière se fait lourde et le corps somnolent.
Te souviens à peine du chant qui,
au matin contre lui,
gonflait dans ta poitrine.
Même l’oiseau de cinq heures,
le merle moqueur, l’éclaireur,
celui qui éperdument,
siffle sous ton balcon,
se tait, refroidi lui aussi.
Ta peau de liqueur et d’ambre,
déliquescente se cambre
dans les creux, les angles
sous les doigts
se balade et jongle,
une nuée d’oiseaux migrateurs
-

Toutes ces filles qui vivent dans mon corps by Céline Renoux is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivs 3.0 France License.
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