J’ai défilé les paysages
roulé les liaisons ferroviaires
à travers champs entre les doigts
à contre sens et sous les branches
j’ai basculé le corps en arrière
pour traverser les yeux mi-clos
ta somnolence à grande vitesse
me suis baignée vaguement lestée
de là dans les immersions
depuis les eaux rougies du Gange
j’ai noyé le feu et la poudre
j’ai tout défait
le conte le torrent
la musique
et l’oubli
One Comment
Je ne sais au juste pourquoi ce poème me touche tant. Peut-être y est-il dit autrement, au travers de vos mots, que tout ce que nous faisons sera défait un jour, jusqu’au moindre de nos rêves, jusqu’au plus lointain souvenir. Qu’ils soient tristes ou non, les poèmes ne sont-ils pas des poètes les testaments? Testaments qu’une main comme le temps, qu’une main comme la fin, par la fenêtre d’un train, déchire et condamne à l’oubli. J’ai beaucoup aimé votre poème et son prolongement par la vidéo en boucle. Ils ne font qu’un. Bravo.